En Wallonie, il y a eu 3 fois plus de cyclistes tués que les autres années
Selon les chiffres du dernier baromètre de la sécurité routière de l’institut Vias, il y a eu 306 tués sur les routes belges au cours des 6 premiers mois de l’année. Après 7 années de baisse consécutives, nous sommes retombés au niveau de 2016, voire de 2013 pour la Wallonie. Dans le sud du pays, les cyclistes ont payé un très lourd tribut à la route : 15 tués en 2019 alors qu’il y avait en moyenne 5 au cours des 6 premiers mois ces 10 dernières années ! Au total, 48 cyclistes ont perdu la vie au cours du 1er semestre en Belgique, soit le nombre le plus élevé jamais atteint. Des Etats Généraux de la Sécurité Routière seront organisés en 2020 afin de faire le point de la situation et de prendre de nouvelles mesures pour infléchir cette tendance négative.
Beaucoup plus de tués, un peu moins d’accidents
Au cours des six premiers mois de l’année, le nombre de tués a augmenté de 27% par rapport à la même période en 2018 (soit 306 tués sur place contre 241). Cette hausse survient après 7 années de baisse consécutives. On retombe quasiment au niveau du 1er semestre de l’année 2016 (313 tués).
Évolution du nombre de tués enregistrés au 1er semestre, Belgique
Par contre, le nombre de blessés recule légèrement (de 23.524 à 22.756, soit -3%), tout comme le nombre d’accidents avec tués ou blessés (de 18.676 à 18.116, soit -3%). Des records à la baisse ont été enregistrés pour ces indicateurs.
Hausse du nombre de tués encore plus forte en Wallonie
Si le nombre de tués n’a quasi pas évolué à Bruxelles (de 9 à 8 tués), il a par contre connu une hausse importante en Wallonie (de 108 à 146 tués, soit + 35%). Il faut remonter à 2013 pour avoir un nombre plus élevé de tués sur les routes wallonnes (151). En Flandre aussi, le nombre de tués est en hausse (de 124 à 152, soit +23%).
Pour ce qui est des accidents corporels, la situation n’a pas beaucoup évolué à Bruxelles (de 1890 à 1909 accidents, soit +1%). En Wallonie (de 5267 à 5113 accidents, soit -3%) et en Flandre (de 11.519 à 11.094 accidents, soit -4%), le nombre d’accidents a légèrement baissé.
Forte augmentation du nombre de tués dans les provinces de Hainaut et de Luxembourg
En Wallonie, le nombre de tués a très fortement augmenté dans les provinces de Hainaut (+16) et de Luxembourg (+14). Le Luxembourg n’avait jamais connu autant de tués sur les routes sauf en 2015 (28). La seule province à ne pas enregistrer de hausse est le Brabant wallon.
Pour ce qui est du nombre d’accidents, c’est le contraire : le Brabant wallon est la province avec l’augmentation la plus importante : +3%. A part la province de Liège qui connaît une très légère de hausse de 0,3%, les 3 autres provinces atteignent un niveau plancher jamais atteint.
Tendances suivant le type d’usager
Hausse préoccupante du nombre de tués parmi les cyclistes
Au niveau national, la situation est la plus préoccupante pour les occupants de voiture (de 113 à 139 tués) et pour les motards (de 23 à 44 tués). A part les occupants de camionnettes, tous les types d’usagers sont touchés par une hausse du nombre de tués, qui atteint même un record pour les cyclistes : 48 tués. En Wallonie, il y avait en moyenne 5 cyclistes tués sur les routes au cours du 1er semestre ces 10 dernières années ; en 2019, il y en a eu 15 ! La grande majorité d’entre eux (13) l’ont été dans des accidents avec un véhicule motorisé. La situation est également très préoccupante pour les accidents avec un camion (de 16 à 31 tués), les motards (de 12 à 22 tués) et les automobilistes (de 66 à 80 tués).
Jamais aussi peu d’accidents avec une voiture
Au niveau national, le nombre d’accidents est en baisse pour tous les types d’usagers, sauf pour les cyclomotoristes (+3%). Les diminutions les plus importantes sont constatées pour les accidents impliquant un camion (-10%), une camionnette (-6%) ou une voiture (-5%). A Bruxelles, le nombre d’accidents impliquant un cycliste a augmenté de 16% et a atteint le niveau le plus élevé depuis la création du baromètre de la sécurité routière.
2 fois plus de tués les nuits de week-end
Le nombre d’accidents mortels a augmenté durant chaque période de la semaine, mais la hausse est particulièrement impressionnante le week-end (de 24 à 50 tués pour les nuits, de 46 à 70 tués pour les journées). Autre mauvaise nouvelle : le nombre de personnes décédées dans les accidents impliquant un jeune automobiliste a, pour la 1re fois depuis 2015, augmenté (de 26 à 40).
Conclusion
Les résultats du baromètre de la sécurité routière laissent apparaître une tendance très négative pour le premier semestre de l’année en comparaison de la même période l’année dernière. Cette hausse conséquente du nombre de tués sur les routes nous fait revenir à la situation de 2016. Le nombre d’accidents, lui, baisse légèrement, ce qui signifie que les accidents sont beaucoup plus mortels.
« Derrière ces chiffres se cachent à chaque fois de véritables drames humains », déclare le ministre de la Mobilité François Bellot. «C’est pourquoi, nous ne pouvons pas rester les bras croisés ; une réaction énergique s’impose. En attendant l’organisation des Etats Généraux de la Sécurité Routière en 2020 qui devront permettre d’analyser les raisons de cette tendance négative et surtout d’émettre des recommandations pour l’enrayer, il est important de continuer nos efforts en matière de formation et de sensibilisation et de mettre à nouveau la priorité sur l’intensification des contrôles routiers. »
L'ensemble du baromètre se trouve sur http://www.vias.be/fr/recherche/barometre-de-la-securite-routiere
Personnes de contact:
Benoit GODART, porte-parole Institut Vias: 02/244.15.34 ou 0476/24.67.20
Mélisa BLOT, porte-parole F. Bellot: 0471/44.92.49