Près de la moitié d’entre eux sont aussi confrontés à de la violence physique

Plus de 8 travailleurs des services de secours sur 10 se sont fait crier dessus au cours des 12 derniers mois et près de trois quarts d’entre eux ont été insultés. Pour 1 intervenant sur 7, ces insultes arrivent même chaque semaine. Plus grave encore : près de la moitié d’entre eux ont été victimes de violence physique (jets ou destructions d’objets, poussades, coups de pied, crachats, etc.). Résultat : plus d’1 travailleur sur 3 envisage de changer de travail ! Tels sont les résultats d’une grande étude de l’institut Vias auprès de membres du personnel de secours et des hôpitaux.

Deux profils clés ont été ciblés dans le cadre de cette étude : le personnel des services d’urgence et de secours et le personnel médical des hôpitaux. Au total, 1711 personnes y ont participé, dont 90% ont déclaré avoir été victimes de violence au cours de l’année écoulée.

Plus de 8 travailleurs sur 10 victimes de violence verbale…

Parmi toutes les formes d’agressivité, la violence verbale est la plus courante : 84% de l’ensemble des répondants se sont fait crier dessus au cours des 12 derniers mois. Par ailleurs, 74% des répondants rapportent avoir été insultés. Pour un travailleur sur 7 (15%), ces insultes surviennent chaque semaine.

… et près d’1 sur 2 a été agressé physiquement

L’agressivité ne se limite pas aux paroles : près de la moitié des répondants (47%) ont déclaré avoir subi une forme d’agression physique au moins une fois ou plus au cours des 12 derniers mois. Les deux formes d’agression physique les plus souvent rapportées sont celles relatives au jet ou à la destruction d’objets (1 répondant sur 7 (15%) en a été victime sur une base mensuelle) et aux coups de pied et empoignades (1 répondant sur 7 (15%) également sur une base mensuelle).

6 travailleurs sur 10 menacés

Les menaces et intimidations sont également fréquemment rapportées : 61% des répondants indiquent avoir été menacés au moins une fois au cours des 12 derniers mois et 22% avoir fait l’objet de menaces dirigées contre des proches. Par ailleurs, 16% signalent des cybermenaces, telles que la diffusion de textes ou d’images indésirables sur les réseaux sociaux. 

Des faits pas toujours signalés

Beaucoup de ces actes de violence n'ont pas de conséquences pour leurs auteurs car ils ne sont pas dénoncés : seul 1 travailleur sur 3 (35%) signale les faits les plus marquants à son dirigeant. Sur l’ensemble des répondants, seul 1 répondant sur 7 a déclaré avoir déposé une plainte auprès de la police, la principale raison invoquée pour ne pas porter plainte étant que l'affaire elle-même n'était pas suffisamment grave.

Stress, moins de satisfaction au travail, troubles du sommeil

68% déclarent ressentir ou avoir ressenti du stress et des tensions à la suite de l’incident. Ressentir moins de satisfaction au travail (51%) et mal dormir (51%) sont les autres effets les plus fréquemment rapportés. Enfin, un tiers des travailleurs (36%) ont également indiqué envisager de changer de travail.

Bien entendu, les faits sont également à l'origine d'incapacité de travail ou d'absentéisme, qu'ils soient dus à des problèmes physiques ou psychologiques. Cette épreuve peut certainement aussi avoir un impact social.

Comment aborder le phénomène ?

Les défis liés à la prévention de la violence envers les intervenants de première ligne sont nombreux. Ils concernent à la fois la sensibilisation dans les milieux de travail, l'information du grand public, le soutien des politiques publiques, ainsi que la mise en place de procédures de protection, d’accompagnement et de poursuite.

L’un des premiers enjeux est le signalement des actes de violence. Il faut encourager les victimes à dénoncer ce type d’agissements le plus possible. Plus les victimes seront soutenues dans cette démarche, plus il sera possible de développer des réponses ciblées, adaptées aux contextes, aux profils des agresseurs et aux types d’agression. Les raisons de ne pas déclarer les faits peuvent être diverses, mais ces actes ne doivent en aucun cas être perçus comme faisant « partie du travail ».

En matière de prévention, il est essentiel de proposer des formations adaptées (gestion de conflits, techniques de désescalade, self-défense, etc.), ainsi que des dispositifs concrets de protection : caméras, présence d’agents de sécurité, protocoles d’alerte interne, entre autres. Ces mesures doivent s’accompagner de campagnes de sensibilisation à destination du grand public – notamment des usagers des services de soins – mais aussi des campagnes internes, à l’attention des collaborateurs.

La violence à l'encontre des intervenants doit toujours être prise au sérieux, tant par les employeurs que par les forces de l’ordre. Il est essentiel de prendre des mesures appropriées à l'encontre des auteurs de ces actes. De cette manière, l'impunité pourra être combattue et la légitimité et les droits des soignants confrontés à cette violence pourront être renforcés.

 

Personne de contact :

Shirley Delannoy, institut Vias : 0470/70.22.43

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