L’institut Vias aimerait qu’elles soient plus reconnaissables

Par kilomètre parcouru, le risque d’être gravement blessé est 6 fois plus élevé pour les occupants d’une « voiturette » que pour les occupants d’une voiture conventionnelle, en raison notamment de la présence moins fréquente d’équipements de sécurité. La tête, par exemple, est très peu protégée en cas de collision frontale. C’est ce qu’il ressort d’une nouvelle étude de l’institut Vias dans laquelle tous les accidents depuis 2017 ont été analysés. Pour améliorer leur sécurité, l’institut Vias formule 5 recommandations à destination des pouvoirs publics, notamment l’obligation d’apposer un signe distinctif à l’arrière de ces véhicules pour les rendre plus reconnaissables. En effet, 40% des usagers ne parviennent pas à les distinguer.

On les appelle « voitures sans permis » mais ce terme n’est pas tout à fait correct. En effet, leur conducteur doit être détenteur d’un permis cyclo (sauf s’il est né avant le 14 février 1961). Elles sont environ 13.000 sur nos routes. Pour la première fois, l’institut Vias a passé au crible les accidents impliquant ces « voiturettes ».

Analyse statistique

Des accidents peu nombreux mais très graves

L’année passée, on a enregistré 69 accidents impliquant une voiturette sur nos routes contre 58 en 2022 et 59 en 2021. Ces dernières années, ce nombre fluctue entre 60 et 80 en moyenne. Il n’y a donc pas énormément d’accidents. En revanche, quand ils se produisent, ces accidents sont beaucoup plus graves pour les occupants des voiturettes: par kilomètre parcouru, le risque d’être gravement blessé est 6 fois plus élevé pour eux que pour les occupants d’une voiture traditionnelle. L’importante différence de poids entre ces véhicules limités à 425 kg et les voitures traditionnelles dont le poids moyen dépasse aujourd’hui 1400 kg, explique en partie pourquoi les accidents impliquant ce type de véhicules sont si graves. La présence moins fréquente d’équipements de sécurité comme les airbags ou l’ABS joue aussi un rôle. La tête, par exemple, est très peu protégée en cas de collision frontale.

6 conducteurs sur 10 impliqués dans un accident ont 55 ans ou plus

L’âge moyen des conducteurs de voiturette impliqués dans un accident est de 54 ans contre 41 ans pour les conducteurs de voitures conventionnelles. Plus de 6 conducteurs de voiturette sur 10 (61%) impliqués dans un accident ont 55 ans ou plus contre 23% pour les voitures conventionnelles. Bref, le public qui conduit ces véhicules est relativement âgé même si dans le Brabant wallon, elles ont aussi séduit un public plus jeune : la moitié des conducteurs de voiturette impliqués dans un accident y ont moins de 18 ans (contre 6% pour tout le pays).

Plus de la moitié des accidents en Wallonie

55% des accidents de voiturette ont lieu en Wallonie alors qu’on y recense seulement 31% des accidents de voiture conventionnelle. On constate également une nette disparité en ce qui concerne les provinces : plus d’1 accident sur 4 impliquant une voiturette a lieu dans le Hainaut, soit 2 fois plus que pour les voitures conventionnelles (14%).

Non-port de la ceinture et alcool

Le taux de non-port de la ceinture des occupants de voiturette impliqués dans un accident est 4 fois plus élevé que pour les occupants d’une voiture traditionnelle. Autre circonstance aggravante : plus d’un conducteur de voiturette sur 10 était sous l’influence de l’alcool (contre 7,5% des conducteurs de voiture).

Plus d’accidents dans lesquels ils sont seuls impliqués

Les voiturettes sont davantage impliquées dans des accidents contre un obstacle hors chaussée : 17,5% des accidents (contre seulement 10% pour les accidents avec une voiture conventionnelle). Il est interpellant que des véhicules limités à 45 km/h soient sujets à autant de collisions avec des obstacles. La présence optionnelle de l’ABS pourrait également être un facteur explicatif. Les collisions avec piéton sont également surreprésentées.

Enquête auprès des automobilistes

Dans le cadre de cette étude, une enquête a été organisée auprès d’un échantillon représentatif de la population belge pour avoir leur perception des voiturettes. Près de deux tiers d’entre eux (64%) disent en voir « rarement » ou « jamais » au cours de leurs déplacements. 7% des répondants n’ont même aucune idée de ce qu’est une « voiture sans permis » ou une « voiturette ».

La reconnaissance des voiturettes est un aspect important puisque leur vitesse maximale et leur accélération réduites sont de potentielles sources de conflits sur la route. Or, quasi 40% des personnes interrogées disent ne pas pouvoir les reconnaître. Ceci s’explique par le fait que les voiturettes sont à la fois rares sur nos routes et ressemblent fort à une petite voiture conventionnelle.

Les 5 recommandations de l’institut Vias envers les autorités publiques

1)    Signe distinctif

Rendre obligatoire l’apposition d’un autocollant à l’arrière du véhicule, mentionnant le chiffre « 45 » entouré d’un anneau rouge (comme aux Pays-Bas et en Allemagne).

 

2)    Contrôle technique

Imposer un contrôle technique régulier, comme en France, en Italie et au Luxembourg afin de renforcer la surveillance et la maintenance de l’état technique des voiturettes.

3)    Sensibilisation envers les utilisateurs

Sensibiliser les utilisateurs de voiturette en mettant en avant les différences essentielles entre ces véhicules et les voitures conventionnelles et la nécessité d’une approche de conduite et d’une attention spécifiques en raison de leurs caractéristiques distinctes.

4)    Équipements de sécurité tels que l’ABS et airbag

Rendre obligatoire les équipements de sécurité de base comme l’ABS et l’airbag.

5)    Des règles d'homologation propres aux voiturettes

Créer un règlement européen propre aux voiturettes car aujourd’hui, des éléments comme la carrosserie ne sont pas soumis à une homologation rigoureuse.

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