Le nombre de tués sur les routes en légère baisse au cours du 3e trimestre 2019
Mais c’est largement insuffisant pour compenser la très nette hausse des 6 premiers mois de l’année
Selon les chiffres du dernier baromètre de la sécurité routière de l’institut Vias, le nombre de tués dans la circulation a augmenté de 17% au cours des 9 premiers mois de 2019 par rapport à la même période l’an dernier. Mais cette hausse est surtout due à un 1er semestre catastrophique. En effet, l’été a été moins meurtrier que l’an dernier (-3%), sauf à Bruxelles où les piétons ont payé un très lourd tribut à la route. En Wallonie, la tendance la plus préoccupante concerne les accidents impliquant un jeune conducteur : de 17 tués l’an dernier, on est passé à 37 cette année ! Au niveau national, le nombre d’accidents a très légèrement baissé (-1,5%) pour atteindre un niveau plancher.
Le nombre de tués en hausse au niveau national
Au cours des 9 premiers mois de l’année, le nombre de tués sur place[1] a augmenté de 17% par rapport à la même période en 2018 (soit 372 tués sur place contre 319). Si on ne prend en compte que le 3e trimestre, on enregistre toutefois une légère baisse du nombre de tués (-3%). Ce sont donc surtout les 6 premiers mois de l’année qui ont été meurtriers.
Le nombre de blessés recule très légèrement (de 35.805 à 34.815, soit -3%) ; idem pour le nombre d’accidents (de 28.129 à 27.700, soit -1,5%).
Un été meurtrier à Bruxelles
A Bruxelles, le nombre de tués est passé de 9 à 14 au cours des 9 premiers mois de l’année par rapport à la même période de 2018. Le 3e trimestre a été particulièrement meurtrier: de 2 tués l’an dernier, on est passé à 6 tués cette année. En Wallonie, le nombre de tués a connu une hausse importante (de 150 à 190, soit +27%), mais cette augmentation est surtout due au 1er semestre. En effet, le nombre de tués a baissé de 6 % au cours du 3e trimestre. On compte aujourd’hui plus de tués sur les routes wallonnes que sur les routes flamandes. En Flandre, le nombre de tués a également augmenté mais dans une moindre proportion (de 160 à 168, soit +5%).
Le nombre d’accidents corporels a légèrement diminué en Wallonie (de 7992 à 7853 accidents, soit -2%) et en Flandre (de 17.382 à 16.975, soit -2%). Il a par contre augmenté à Bruxelles (de 2755 à 2872, soit +4%).
Wallonie : une année noire pour la province de Luxembourg
En Wallonie, les 9 premiers mois de l’année ont été catastrophiques dans 3 provinces : le Hainaut (de 52 à 63 tués), Liège (de 33 à 48 tués) et surtout la province de Luxembourg (de 14 à 31 tués). Namur est la seule province à connaître une diminution du nombre de tués (de 38 à 35).
Pour ce qui est du nombre d’accidents, la situation est pour le moins paradoxale : la seule province à connaître une augmentation est le Brabant wallon (+6,5%). Les baisses les plus conséquentes sont enregistrées dans le Hainaut (-4%) et la province de Namur (-4%).
Tendances suivant le type d’usager
Un été meurtrier pour les piétons à Bruxelles
Au niveau national, le nombre de tués a augmenté le plus pour les occupants de voitures (de 150 à 188 tués). En Wallonie et à Bruxelles, ce sont surtout les usagers faibles qui ont payé un lourd tribut aux accidents de la route. Ainsi, le nombre de cyclistes tués est passé de 3 à 15 au sud du pays et le nombre de piétons tués est passé de 1 à 6 à Bruxelles.
Hausse du nombre d’accidents de cyclistes
C’est pour les cyclistes que le nombre d’accidents a le plus augmenté, tant au niveau national (+3,5%) qu’en Wallonie (+11%) et à Bruxelles (+21%). En Wallonie, le nombre d’accidents avec un motard a sensiblement baissé (-12%) alors que le nombre de tués dans ces accidents a augmenté (de 30 à 34), ce qui signifie que ces accidents ont été beaucoup plus graves.
Forte hausse du nombre de tués dans les accidents avec de jeunes automobilistes
Alors que le nombre de tués dans les accidents impliquant un jeune automobiliste était en forte baisse ces dernières années, il est reparti à la hausse au cours des 9 premiers mois de l’année: de 37 à 63. C’est surtout en Wallonie que la tendance est la plus préoccupante : de 17 tués en 2018, on est passé à 37 cette année. Pourtant, le nombre d’accidents, lui, a encore baissé pour atteindre un niveau plancher: de 4272 à 4033 accidents, soit -6%.
Très nette hausse du nombre de tués sur les autoroutes
Le nombre de tués dans un accident sur autoroute a également fortement augmenté : de 57 à 77 tués. Il faut remonter à 2011 pour avoir un nombre plus élevé de tués. Le nombre d’accidents, lui, n’a quasiment pas évolué : de 2135 à 2161 accidents, soit +1%.
Conclusion
Les résultats du baromètre de la sécurité routière laissent apparaître une négative pour les 9 premiers mois de l’année en comparaison de la même période de l’an dernier. Parmi les tendances inquiétantes au niveau national, il y a notamment la hausse du nombre de tués parmi les jeunes automobilistes et dans les accidents sur autoroute. A Bruxelles, ce sont surtout les piétons qui ont payé un lourd tribut à la route ; en Wallonie, les cyclistes.
« Même si les choses se sont légèrement améliorées au cours du 3e trimestre, le bilan pour les 9 premiers mois de l’année est évidemment dramatique et interpellant. », déclare le ministre de la Mobilité François Bellot. «Il faudra attendre la fin de l’année pour tirer un bilan définitif mais il est d’ores et déjà acquis que le nombre de tués sur les routes sera en hausse en 2019, ce que nous ne pouvons que déplorer. Les Etats Généraux de la Sécurité Routière de l’an prochain devront nous permettre d’analyser les raisons de cette tendance négative et surtout de trouver des solutions coordonnées pour l’enrayer ».
L'ensemble du baromètre se trouve sur http://www.vias.be/fr/recherche/barometre-de-la-securite-routiere
Personnes de contact:
Benoit GODART, porte-parole Institut Vias: 02/244.15.34 ou 0476/24.67.20
Mélisa BLOT, porte-parole F. Bellot: 0471/44.92.49
[1] A ce nombre, il faudra encore ajouter le nombre de personnes décédées dans les 30 jours suivant l’accident pour avoir le nombre définitif de tués sur les routes.